logo
Les Verts Nord Haute Garonne
Confédération écologiste - Parti écologiste
logo
ornement
 Sommaire | Communiqués : niveau local ! | Communauté d'Agglomération du Grand Toulouse | Les Verts | Les Nouvelles | Communiqués et contributions : niveau Global ! | Quand les choses bougent !
Recherche

Votre commune a-t-elle été désignée pour accueillir des essais OGM ?

DANS LA MEME RUBRIQUE :
- Le Conseil des Ministres de l'UE adopte la directive sur la brevetabilité des logiciels
- 38 bureaux de Poste sur la sellette
- Alimentation et cancer, le meilleur et le pire
- OGM : la mission parlementaire étudie le conflit
- Vingt régions européeennes défient Bruxelles en refusant les OGM
- Vélos à contresens dans six rues parisiennes
- Elus et professionnels des transports enterrent la "journée sans voiture"
- La part d'énergie renouvelable baisse en France
- Mort d'un manifestant antinucléaire
- Manif anti OGM : La porte-parole des Verts Mireille Ferri blessée et hospitalisée.

THEMES ABORDES :

Nucléaire
- Leçons de survie à la radioactivité en Biélorussie
- GB : déchets nucléaires sur plage écossaise
- 30 kilos de plutonium ont disparu en Grande-Bretagne
- Indian Point : la centrale de tous les dangers

Les Nouvelles >


Le parc nucléaire français se prépare à un été sec sous l'oeil des écologistes
LE MONDE | 18.06.05

Les 58 réacteurs nucléaires français sont-ils menacés par la sécheresse ?

C'est ce que prétend le réseau Sortir du nucléaire, qui a rendu public, vendredi 17 juin, un dossier consacré au sujet (www.sortirdunucleaire.org). Pour ces écologistes, la baisse du débit des rivières sur lesquelles sont installées plusieurs centrales d'EDF mettrait en péril leur fonctionnement et l'environnement, en les empêchant de respecter les normes de dilution des rejets chimiques, nucléaires et thermiques.

Sortir du nucléaire réclame donc la fermeture immédiate des centrales de Civaux, sur la Vienne, et de Saint-Laurent-des-Eaux, sur la Loire. Et dénonce "une situation pré-accidentelle cet été du fait du fonctionnement à flux tendu des 14 réacteurs situés en bord de mer" .

Ces alarmes sont loin d'être partagées par EDF, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et les gestionnaires des rivières. Même si chacun reconnaît que les leçons de l'été 2003 ont porté. La sécheresse avait alors contraint les autorités à accorder des dérogations exceptionnelles concernant les rejets de certaines centrales. La canicule avait forcé EDF à tenter de refroidir certains bâtiments avec des brumisateurs. Notamment à Fessenheim (Haut-Rhin), avec un succès mitigé.

La sécheresse affecte déjà la production électrique classique, indique Claude Jeandron, directeur du développement durable et de l'environnement à EDF : "Dans l'hydraulique au fil de l'eau, on observe déjà un manque à produire de plusieurs centaines de mégawatts." Pour le grand hydraulique ­ les barrages de montagne ­, on rencontre une situation déficitaire dans les Alpes du Sud. Mais pour ce qui est des centrales nucléaires ­ et aussi thermiques ­, situées en bord de rivières, M. Jeandron n'a pas d'"inquiétude particulière" , vu le niveau des réservoirs prévus pour assurer un débit minimal.

A la direction de l'environnement de la région Centre, chargée du suivi du bassin versant Loire-Bretagne, Rémi Oudin confirme que la situation n'est "pas trop préoccupante" . Les deux grands barrages de Villerest et Naussac sont remplis ou presque. "Ils sont à un niveau supérieur à ce qui avait été nécessaire pour gérer la sécheresse de 2003, alors que les soutiens des besoins d'étiage avaient commencé à la mi-mai" , précise-t-il, se félicitant de ce "mois gagné" .

Yves Boulaigue, chargé du dossier à l'ASN, estime que l'assèchement des rivières ne représente "pas un souci de sûreté" . "Les débits nécessaires à l'évacuation de la chaleur résiduelle des réacteurs sont extrêmement faibles, et des réserves d'autonomie sont prévues" , assure-t-il. Les problèmes qui peuvent se poser concernent l'impact sur l'environnement, car les centrales rejettent des effluents chimiques et radioactifs. Lorsque le débit des fleuves est faible, leur bonne dilution peut être rendue difficile. "Les centrales disposent de capacités de stockage de ces effluents" , indique cependant Yves Boulaigue. A Civaux, situé sur la Vienne au comportement capricieux, des capacités de stockage supplémentaires sont prévues.

 

TRANSPARENCE RÉCLAMÉE


Les rejets thermiques ­ de l'eau passée par le circuit de refroidissement du réacteur ­ peuvent cependant atteindre des valeurs limites en cas de sécheresse, comme ce fut le cas en 2003. Sortir du nucléaire a ainsi relevé une trentaine d'infractions, avant, et après, que des dérogations eurent été accordées à certaines centrales.

"Depuis 2004, des arrêtés particuliers sont prévus pour les centrales de Golfech, du Bugey et du Tricastin, en cas de crise" , précise encore Yves Boulaigue. Ces dérogations exceptionnelles seraient décidées au cas par cas, à partir d'une analyse des besoins électriques et des risques pour l'environnement. Autre solution : recourir aux réacteurs de bord de mer qui ne sont pas affectés par la sécheresse. "Cet été, nous avons fait en sorte de n'en arrêter simultanément que deux, jusqu'au 15 août" , assure Claude Jeandron. En 2003, au moment critique, cinq de ces tranches étaient stoppées pour maintenance.

Le risque de canicule, plus difficile à anticiper, est aussi pris en compte. Les températures maximales autorisées dans certains bâtiments ont été relevées, "lorsqu'il n'y avait pas de retentissement sur la sûreté" , indique Yves Boulaigue. Dans le cas contraire, EDF a mis en place des moyens de refroidissement temporaires, comme des groupes frigorifiques. "Nous étudions l'intérêt d'installations permanentes" , précise Claude Jeandron.

Sortir du nucléaire doute cependant de la capacité d'EDF à faire face à une autre situation exceptionnelle. Et dévoile plusieurs documents montrant qu'en situation normale l'électricien tarde parfois à obtempérer aux mises en demeure de l'ASN. EDF admet des dépassements "ponctuels" , mais aussi des retards dans la mise en oeuvre de nouvelles autorisations de rejets, voire des "quiproquos" dans leur interprétation.

L'organisation écologiste réclame donc une totale transparence sur les mesures de débit, de température, mais aussi d'acidité et de taux d'oxygène dans les rivières. Toutes ces données sont centralisées en continu par la direction technique générale d'EDF à Grenoble. Il ne devrait donc pas être très difficile pour l'exploitant de les rendre publiques.

Hervé Morin

Article paru dans l'édition du 19.06.05

IMPRIMER
Imprimer