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Alimentation et cancer, le meilleur et le pire
LE MONDE | 22.02.05

Des changements modestes dans notre mode de vie permettraient de réduire sensiblement le risque de contracter cette maladie.

Nous sommes ce que nous mangeons. Pour imparfaite qu'elle soit, cette formule renvoie à une réalité. De notre régime alimentaire dépend en bonne partie notre état de santé. L'idée a été largement diffusée dans le public en ce qui concerne les rapports entre les graisses et les maladies cardio-vasculaires. Mais elle ne l'a pas été, ou de manière souvent biaisée, pour ce qui est des liens entre alimentation et cancer. Pourtant, en bien comme en mal, notre alimentation peut modifier substantiellement les risques d'en développer un.

En 2004, on a recensé en Europe 2,9 millions de nouveaux cas de cancers et enregistré 1,7 million de décès par cancer, indique un rapport publié le 17 février 2005 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). A eux seuls, les 25 Etats membres de l'Union européenne totalisent pour cette période 2 millions de nouveaux cas et 1,2 million de décès.

En France, les cancers représentent la deuxième cause de mortalité, après les maladies cardio-vasculaires. Dans notre pays, la probabilité d'avoir un cancer au cours de sa vie est de 47 % pour les hommes et de 37 % pour les femmes, soit plus d'une femme sur trois.

Les cancers sont des maladies déterminées par différents paramètres : facteurs biologiques de l'individu, en particulier prédispositions génétiques, mais aussi facteurs liés au comportement individuel (tabagisme, consommation d'alcool, habitudes alimentaires) ainsi qu'à l'environnement (exposition au soleil, à des produits chimiques ou à des virus...).

S'il n'est pas possible d'agir sur notre patrimoine génétique ou de maîtriser complètement l'environnement, il est tout à fait concevable de jouer sur notre comportement alimentaire et notre mode de vie. C'est d'autant plus important que, comme l'indiquent le World Cancer Research Fund International (WCRFI) et le Réseau national alimentation cancer recherche (Nacre) dans une brochure publiée en 2002, "entre 30 % et 40 % des cancers peuvent être évités par des régimes alimentaires appropriés et faciles à suivre et par une activité physique et un contrôle adéquat du poids". La réduction du tabagisme peut, en sus, diminuer elle aussi de 30 % ce risque.

Trois grandes idées émergent de ces travaux. Tout d'abord, les régimes alimentaires comprenant des fruits et légumes variés et en quantité suffisante pourraient prévenir au moins 20 % de l'ensemble des cancers. Ensuite, la limitation de la consommation d'alcool pourrait empêcher "jusqu'à 20 % des cancers des voies aéro-digestives supérieures et probablement des cancers du côlon-rectum et du sein". Enfin, il serait possible d'éviter le cancer de l'estomac par des régimes appropriés. De même pour le cancer du côlon et du rectum si le régime est couplé "à une activité physique constante ou accrue et à un contrôle du poids adéquat", affirment les experts de WCFRI et de Nacre.

L'action préventive des fruits et légumes s'exerce avant tout sur les cancers de la bouche et du pharynx, ainsi que ceux de l'œsophage. Le CIRC estime que la consommation quotidienne de 200 grammes de légumes réduirait de 30 % le cancer de l'œsophage et de 80 % ceux de la bouche et du pharynx, en particulier avec une consommation élevée d'agrumes et de légumes verts.

Mais les légumes comme les aliments complets riches en fibres alimentaires ont aussi des effets positifs vis-à-vis du cancer du côlon. La famille des crucifères (chou, chou de Bruxelles, chou-fleur, brocolis et navet) et les carottes ont un bon effet protecteur. Cette action s'exerce également à l'égard du poumon et pourrait dépasser 30 % de réduction chez les personnes consommant plus de 400 grammes de fruits et légumes par jour. Le Programme national nutrition santé recommande dans une brochure publiée en 2002 de consommer "au moins cinq fruits et légumes par jour" sous n'importe quelle forme pour atteindre une ration de 400 grammes de partie comestible.

Les bénéfices des fruits et légumes sont attribués au moins pour partie à l'effet de certains de leurs constituants (vitamines, minéraux...) dans la régulation de systèmes enzymatiques de détoxification des composés cancérogènes. L'action de protection contre les radicaux libres oxydants y contribuerait également.

D'autres liens, favorisant les cancers, ont été identifiés pour certains aliments. L'alcool est un facteur de risque établi pour les cancers de la bouche, du pharynx, de l'œsophage et du larynx. Il jouerait dans le même sens pour des cancers du côlon et du rectum, ainsi que des cancers du sein.

A côté de ces certitudes, des hypothèses ont été formulées qui ne font pas encore l'objet d'un consensus scientifique. C'est le cas du rôle de la consommation de viandes et de charcuterie. Certaines études ont impliqué les viandes comme favorisant le cancer colorectal, voire celui du pancréas ou de la prostate, probablement en partie du fait des graisses animales, des protéines et de la production de nitrates au cours du métabolisme.

Pour la charcuterie, une partie des études menées a montré une augmentation significative du risque de cancer colorectal, d'autres ont retrouvé une multiplication par 1,5 à 2 du risque de cancer de l'estomac. Les mécanismes évoqués pour expliquer une éventuelle action de la charcuterie favorisant les cancers impliquent notamment la responsabilité des graisses saturées et du sel.

Enfin, il convient de tordre le cou à quelques idées reçues, qui ont parfois la vie dure. L'utilisation du four à micro-ondes n'a ainsi jamais pu être impliquée comme "donnant le cancer". Les additifs alimentaires, dénoncés il y a plus de trente ans dans la "liste de Villejuif", ne sont ni cancérogènes ni toxiques. De même, aucune accusation n'a pu à ce jour être étayée contre les édulcorants (aspartame). Symétriquement, inutile d'attendre une protection contre le cancer avec la consommation de suppléments en oligo-éléments et en vitamines, pas plus qu'avec le vin rouge...

Paul Benkimoun

Merci au Monde

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